Est-ce que les crucifères devraient se tailler une place dans votre potager? La réponse est sans contredit: oui!

Les crucifères, aussi connus sous le nom de Brassicacées, forment une famille qui englobe une variété de légumes sains et savoureux. Cette famille a des membres bien connus tels que le chou, le brocoli, le chou‑fleur et le chou frisé. Mais saviez-vous que les radis et la roquette en font aussi partie? Une chose est sûre, les crucifères regroupent des légumes qui sont versatiles et très riches en éléments nutritifs, comme les vitamines C et K et les fibres alimentaires. Les cultiver par pur plaisir (et peut-être par défi!) apportera du goût à vos recettes et de la diversité dans votre assiette ! Plusieurs sont faciles de culture, mais d’autres demandent un peu plus de soins… Suivez le guide et partons à la découverte de la culture des crucifères!

Pourquoi le terme crucifère?

On voit rarement la floraison des légumes de cette famille, mais leur nom provient de la façon dont les pétales sont disposés, soit en croix.

Quelques membres de la famille des crucifères:

• Bok choy (Brassica rapa ssp. Chinensis)
• Choux (Brassica oleracea)
• Chou de Bruxelles (Brassica oleracea var. gemmifera)
• Chou-fleur (Brassica oleracea var. botrytis)
• Radis (Raphanus sativus)
• Cresson (Nasturtium officinale)
• Moutarde (Brassica juncea)
• Navet (rabiole) (Brassica rapa var. rapa)
• Rapini (Brassica rapa var. ruvo)
• Roquette (Eruca sativa)
• Rutabaga (Brassica napus)
• Brocoli (Brassica oleracea var. italica)

Besoins

Le sol joue un rôle important dans la culture des crucifères. Ces derniers préfèrent un sol bien drainé, riche en matière organique et présentant un pH compris entre 6 et 7. Un sol légèrement acide à neutre est donc optimal pour une bonne croissance. Avant de planter, il est recommandé d’ajouter du compost pour améliorer la structure du sol et l’enrichir. Il est aussi essentiel de planifier les plantations dans un endroit pleinement ensoleillé ou légèrement ombragé pour la roquette et les légumes-racines (radis, rabioles, rutabagas).

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Plantation

Cette famille préférant les températures plus fraîches, la plantation peut avoir lieu avant les derniers risques de gel, habituellement entre la première et la troisième semaine de mai, selon les régions. Les températures trop chaudes peuvent même faire monter en fleurs trop rapidement les brocolis et les rapinis: de petites fleurs jaunes apparaîtront et les têtes ne se formeront malheureusement pas.

Lors de la plantation, nul besoin d’ajouter des mycorhizes: le champignon ne colonise pas les membres de cette famille. Une application par erreur? Pas de panique, tout survivra, mais les champignons ne se fixeront tout simplement pas au système racinaire. Ces légumes demanderont plutôt une application d’engrais granulaire pour potager une fois par mois (ou selon les directives du fabricant).

Maximiser l’espace

Sachez que les radis seront les premiers légumes à être semés au potager, et même prêts à être récoltés avant la plantation des tomates. Pour les rabioles (navets), il est conseillé de les semer directement en pleine terre vers la mi-juillet, une fois que quelques légumes comme les salades et les épinards auront été récoltés et que des espaces vides seront apparus au potager. Quelle belle rentabilisation de l’espace potager!

Récolte

La période de récolte dépend du légume cultivé. Il faut se fier aux informations des étiquettes et des sachets de semences pour connaître le meilleur moment. Certains légumes, comme le chou frisé (kale), seront récoltés tout au long de l’été, selon les besoins, tandis que les radis ne seront récoltés qu’une seule fois, moins d’un mois après le semis. Le chou d’été devra être récolté dès qu’il est prêt (environ de 60 à 70 jours après la plantation); sinon sa pomme fendra. Il sera conservé dans un endroit frais ou consommé rapidement. Si vous désirez cultiver des choux pour la conservation, choisissez plutôt des choux d’hiver.

Puisque les crucifères aiment les températures fraîches, certains légumes comme les choux d’hiver et le kale pourront être récoltés très tard, presque sous la neige! Le froid augmente le taux de sucre et le goût en est ainsi amélioré… comme celui des choux de Bruxelles!

Bon à savoir

Il est recommandé de couvrir la petite pomme de chou-fleur blanche lorsqu’elle est de la grosseur d’un 2 $. Il suffit de replier les feuilles par-dessus pour bloquer le soleil et lui permettre de conserver sa blancheur. Les feuilles peuvent aussi être attachées avec un élastique ou carrément brochées ensemble. Sachez toutefois qu’il y a maintenant certaines variétés qui sont autorecouvrantes et qui n’ont pas besoin de cette opération. Informez-vous en jardinerie!

Le coup de cœur d’Emilie

Ma sœur m’a fait découvrir les navets, aussi connus sous le nom de rabioles, lors d’essais en champ. J’ai adoré le goût de ce légume‑racine prêt à être dégusté en 50 jours environ. Puisqu’il n’est pas commun de le trouver en épicerie, même en été, je vous suggère fortement d’en cultiver au potager pour l’apprécier pleinement. La variété toute blanche (Bella Luna) est maintenant un incontournable dans mon potager tous les ans.

Par: Emilie Gabias

Protéger ses crucifères des ravageurs

Nous aimons les crucifères, mais nous ne sommes pas les seuls. Les savoureux crucifères sont en effet malheureusement souvent la cible de ravageurs qui peuvent causer des dommages importants au potager. C’est pourquoi il est important de surveiller régulièrement vos plants de crucifères, de les protéger avec des filets ou des voiles d’hivernage et d’utiliser des méthodes de lutte biologique pour minimiser les dommages causés par les insectes nuisibles. Il faut agir rapidement et en début d’infestation; sinon il s’avèrera très difficile de reprendre le contrôle.

Il est important également de garder un bon contrôle des mauvaises herbes au potager et de faire des semis successifs tardifs à la mi-août pour des récoltes d’automne. La pression des ravageurs et des mauvaises herbes est alors moins forte et on économise du temps sur l’entretien.

En prenant soin de vos crucifères et en gardant un œil attentif sur votre jardin, vous pourrez profiter d’une récolte saine et abondante, mais il importe tout de même de mieux connaître les indésirables qui peuvent affecter ces plantes comestibles. Lisez ce qui suit pour les découvrir!

La piéride du chou

Il s’agit de l’un des ravageurs les plus courants. Les chenilles de la piéride du chou se nourrissent des feuilles des crucifères, causant des perforations et la défoliation des plants. Pour les contrôler, vous pouvez couvrir vos plantes avec des filets de protection anti-insectes ou utiliser des insecticides biologiques contenant du Bacillus thuringiensis (BT).

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Les altises

Ces petits coléoptères sauteurs peuvent causer des dommages considérables aux feuilles des crucifères. Parfois le dommage est tellement important que les plantes n’ont presque plus de feuilles! Pour empêcher les altises d’endommager vos légumes, vous pouvez utiliser des insecticides biologiques contenant de la pyréthrine ou du savon insecticide, ou encore, si vous êtes patient, les récolter manuellement.

Les noctuelles (vers gris)

Les noctuelles

Ces papillons de nuit aux stades larvaires sont les ravageurs parmi les plus dommageables pour les crucifères. Les chenilles dévorent les feuilles et les tiges des plants. Ces « vers gris » coupent souvent les jeunes plants à la base de la tige au niveau du sol. Pour les enrayer, vous pouvez utiliser des méthodes de lutte biologique, telles que l’utilisation de nématodes entomopathogènes (des vers microscopiques) ou de trichogrammes, qui sont des parasites naturels des larves de noctuelles.

Les pucerons

Les pucerons se reproduisent rapidement et peuvent causer des déformations foliaires, des jaunissements et des pertes de vigueur des plants de crucifères. En cas de forte infestation, il peut y avoir une présence de miellat qui rend le feuillage collant. Plus les températures augmentent, plus les pucerons se développent rapidement. Pour les contrôler, vous pouvez utiliser des insecticides naturels tels que le savon insecticide ou l’huile horticole. Les coccinelles et les syrphes sont des prédateurs naturels des pucerons. Leur présence au jardin peut être favorisée par l’ajout de plantes fleuries dans le potager.

Les limaces et les escargots

Bien que ce ne soit pas des insectes, ces mollusques peuvent causer des dommages considérables aux feuilles et aux tiges des crucifères. Ils se déplacent surtout la nuit quand la rosée est forte ou lors de journées pluvieuses. En période de sécheresse, ils se cachent sous le paillis ou en zone ombragée humide. Pour les gérer, vous pouvez utiliser des méthodes physiques, telles que la mise en place d’appâts à base de fer. Les limaces et escargots s’en nourriront et disparaîtront.

Apprendre à distinguer les principaux ennemis de vos crucifères vous permettra de mettre fin à leur menace, mais la prévention est certainement l’arme numéro un au potager!

Par: Benoit Champagne