Ce sont souvent de magnifiques plantes ornementales qui, en plus, regorgent de bienfaits pour la santé. Alors que l’automne est la saison idéale pour récolter les racines, pourquoi ne pas en profiter pour en faire de bons remèdes naturels? On vous explique comment ci-dessous.
À l’automne, lorsque les plantes commencent à dépérir, leur énergie retourne dans les racines. C’est le temps de faire des réserves de racines pour vos infusions maison et de les conserver dans l’alcool de grains pour préserver toutes leurs propriétés. Voici quelques points et démarches simples pour savoir comment procéder.
La récolte des racines médicinales : comment faire
Dès le premier gel de l’automne, assouplissez le sol autour des racines le soir venu. Plongez ensuite vos mains dans les profondeurs de la terre en veillant à ne pas casser les racines, car certaines d’entre elles sont longues et pivotent en profondeur. En général, les racines se déterrent facilement à l’aide d’une fourche pour rendre le sol meuble, puis avec une petite pelle pour les sortir de terre.
Le nettoyage, le séchage et la conservation des racines médicinales
Voici comment procéder pour parer et conserver les racines médicinales de votre jardin.
- Enlevez le plus gros de la terre en utilisant le boyau d’arrosage, avant de nettoyer les racines dans l’évier à l’aide d’une brosse à légumes.
- Coupez ensuite vos racines en fines tranches de 1/4 de pouce de largeur ou idéalement plus minces. La coupe en biseau est particulièrement recommandée.
- Assurez-vous de bien rincer et sécher les racines.
- Pour le séchage, l’idéal est d’utiliser un déshydrateur ou un four à basse température. Commencez à 120° F (50° C), puis réduisez à 100° F (40° C), après quelques heures pour les sécher complètement.
- Entreposez ensuite vos racines dans des pots en verre, dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière directe.
Les racines de plantes séchées et entreposées selon cette méthode se conservent et restent actives jusqu’à cinq ans.
Transformer les racines médicinales pour profiter de leurs vertus
Selon le type de racines, on les transformera en décoction ou en extrait liquide.
La décoction
Réalisée avec les parties de plantes plus coriaces comme les racines, les écorces, certaines baies ou les plantes fraîches. Dans un chaudron, faire bouillir entre 3 et 5 grammes de plantes dans 2 tasses d’eau durant plus ou moins 30 minutes. Après filtration des plantes, on peut réduire le liquide obtenu pour en faire un concentré ou un sirop en y ajoutant du sucre et de l’alcool.
L’extrait liquide
Pour faire un extrait liquide, il faut utiliser de l’alcool (alcool de grains à 40 % ou 90 %, vodka ou rhum), du vinaigre de cidre de pomme (à 8 % d’acide acétique), de la glycérine végétale ou de l’huile végétale (olive ou de tournesol) pour obtenir le macérât huileux qui sert à la fabrication de crèmes et d’onguents. Ces liquides, aussi appelés solvants, vont permettre l’extraction des constituants de la matière végétale.
Pour la préparation d’un extrait liquide, il vous faut un grand pot en verre stérilisé, de style Masson, et y déposer les racines fraîches ou séchées dans cinq parties du solvant choisi. On laisse ensuite macérer entre quatre et six semaines en brassant une à deux fois par jour. Une fois la macération complétée, filtrez, embouteillez et étiquetez.
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L’aunée
La racine de l’aunée se récolte à la fin de la deuxième année pour éviter qu’elle ne soit trop épaisse et ligneuse. Celle-ci est dotée de propriétés antiseptique et expectorante, ce qui aide à renforcer le système immunitaire et à tonifier les muqueuses respiratoires. On en fait une décoction (de couleur bleue!) après avoir coupé les racines en morceaux d’un demi-pouce de diamètre et les avoir fait sécher.
La consoude
On récolte la racine de consoude (qui est très gluante et possède des propriétés cicatrisantes remarquables) sur une plante âgée d’au moins deux ans. On s’en sert en application dans les cas de brûlure, de coupure, d’ecchymose ou d’éraflure, mais également pour fabriquer un macérât huileux afin d’en fabriquer des onguents et des crèmes.
Les échinacées
Employée avant, pendant ou après une infection à répétition : grippe, rhume, otite, infection urinaire, etc., l’échinacée sera aussi utile après la prise d’antibiotiques. Les fleurs, les feuilles, les boutons non ouverts et les racines des plants qui sont âgés de trois ou quatre ans, peuvent tous être utilisés et récoltés! On peut employer ses racines séchées ou fraîches pour en faire une infusion ou un extrait liquide dans l’alcool de grains à 40 %. L’espèce purpurea n’est intéressante que fraîche ou en extrait de plante fraîche.
La guimauve
On récolte les racines de guimauve à partir de plantes âgées de deux ans. La guimauve a des propriétés adoucissantes et elle s’utilise séchée en décoction longue, partie à froid, pour un effet laxatif ou pour soulager les cystites, diarrhées et ulcères. Elle est aussi très utile pour les enfants en bas âge afin de soulager et faciliter la sortie des dents.
Le Raifort
On récolte la racine de Raifort en entier à l’automne, à sa deuxième année, pour éviter sa propagation. La racine fraîche regorge de vitamine C et est un excellent remède pour les affections des voies respiratoires. Antibactérien et décongestionnant, le Raifort soulage d’une façon remarquable les symptômes d’allergies saisonnières. On doit râper sa racine pour en faire une infusion ou un concentré liquide dans le vinaigre, avec une partie de racine fraîche pour deux parties de vinaigre de cidre de pomme à 8 % d’acide acétique. De plus, le Raifort est utilisé en alimentation comme condiment pour rehausser salades, sauces froides, soupes et poissons!
La valériane
La valériane a des racines fasciculées, toutes petites, qui s’étendent pour aller chercher l’eau et les nutriments dont elle a besoin. On récoltera à la pelle quelques plants de la deuxième année, à l’automne, pour en faire une teinture-mère dans l’alcool. En phytothérapie, la valériane est un remède contre le stress, la tension musculaire, l’insomnie et les troubles du système nerveux. À cause de sa saveur et de son odeur inhabituelle, de nombreuses personnes préfèrent prendre la valériane en teinture-mère ou en gélules, plutôt qu’en tisane.
La nature nous offre ce qu’elle a de meilleur et avec l’aide du savoir des herboristes et de la médecine des racines, vous pourrez enfin connaître les trésors insoupçonnés qui se cachent parfois dans votre jardin. Bonne récolte!