Le terme « protection hivernale » englobe tout effort que nous faisons pour protéger nos plantes contre le froid, le vent asséchant et les soubresauts de température. Cela peut varier de « aucun besoin spécial de protection » pour une plante naturellement adaptée aux hivers très froids, comme un sapin baumier, à « rentrez-moi dans la maison : je ne tolère aucun froid! » pour un palmier.
Quand commencer à protéger ses plantes?
C’est quand les nuits commencent à devenir très froides, en octobre ou en novembre, soit quand les feuilles sont tombées de la plupart des arbres, qu’il faut penser sérieusement à protéger nos plantes.
Comment préparer ses plantes à affronter l’hiver?
La protection la plus facile est de pailler le sol autour de la plante. Une couche de paillis de 15 cm gardera les racines nettement plus au chaud et les racines sont la partie de la plante qui est la plus fragile au froid. Ce paillis peut être tout simplement composé de feuilles tombées des arbres environnants, de branches de conifères, de tourbe ou de compost. Il n’en faut pas plus pour protéger les vivaces et les plantes basses du froid hivernal.
Les plantes peu rustiques qui seront exposées au vent l’hiver nécessiteront plus d’attention. Vous pouvez les entourer de 3 ou 4 tuteurs et y fixer du géotextile ou de la jute pour couper le vent. Si la plante est vraiment « hors zone » (plantée au-delà de sa bonne zone de rusticité), remplissez cette « cage » de feuilles mortes pour assurer une isolation maximale.
Le cas le plus extrême se trouve chez les rosiers buissons : les hybrides de thé, grandifloras et floribundas. Ces rosiers frileux (zone de rusticité 7 ou 8) aimeraient mieux se trouver en Virginie qu’au Québec! Buttez leur base de 15 cm de terre et couvrez-les d’un cône à rosier tenu en place par des piquets ou une brique. Et priez, car on en perd inévitablement, malgré tant d’efforts! Heureusement que les rosiers arbustifs, maintenant très tendance, sont plus rustiques et n’exigent, pour la plupart, aucune protection hivernale. Oui vous avez bien lu : aucune!
Protéger ses plantes de la neige
Parfois, ce n’est pas le froid qui dérange, mais la neige, la glace et le sable lancés par une souffleuse. Sans protection, la plante verra ses branches, ses bourgeons, et même son écorce, arrachés! Évitez de planter des végétaux de grande taille dans cette zone qui, logiquement, appartient aux plantes basses comme le gazon ou un couvre-sol, ou encore qui se retirent sous le sol l’hiver, comme les vivaces et les bulbes. Si vous n’avez pas d’autre choix que de conserver à cet endroit des végétaux de grande taille, installez une barrière robuste entre la plante et la souffleuse, comme une cage de bois couverte de jute, de géotextile ou de planches.
Aucune protection ne vaut l’intérieur
Pour certaines plantes, aucune « protection hivernale » en plein-air ne suffira, du moins, pas au Québec. Il faut les rentrer dans la maison ou dans un autre endroit libre de gel l’hiver. C’est le cas des plantes tropicales comme l’hibiscus et le bananier ou subtropicales, comme le laurier-rose ou le bougainvillier. Rentrez ces plantes très tôt, dès le mois de septembre, et conservez les tropicales dans une pièce chauffée et bien éclairée tout l’hiver en leur offrant des arrosages ponctuels. Autrement dit, traitez-les comme des plantes d’intérieur. Les subtropicales peuvent hiverner dans un garage à peine chauffé tant qu’il est libre de gel. Elles entreront alors en dormance profonde et n’auront pas besoin de lumière — et donc presque pas d’arrosage! — jusqu’au printemps.
Comprendre les zones de rusticité pour choisir ses plantes
Pour éviter tout effort spécial de protection, il suffit de planter les végétaux rustiques d’après leur zone de rusticité, détail généralement indiqué sur leur étiquette au moment de l’achat. Voilà pour la plante, mais encore faut-il savoir dans quelle zone de rusticité vous vivez. Un conseiller de votre jardinerie locale saura vous l’identifier. Le reste est facile! Vous pouvez cultiver, sans la protéger, toutes plantes de votre zone ou d’une zone au chiffre inférieur. Par exemple, si vous vivez en zone 5, vous pouvez cultiver toutes plantes des zones 1, 2, 3, 4 et 5 sans problème ou sans recours à la protection. En zone 4? Les plantes des zones 1, 2, 3 et 4. Zone 3? Celles des zones 1, 2 et 3.
Simple, n’est-ce pas?