Outre un potager plus traditionnel et une forêt nourricière, l’aménagement d’un jardin de protéines végétales est aussi au programme de cette nouvelle saison.
Des protéines végétales dans son jardin : au-delà du végétarisme
Le projet d’intégrer davantage de protéines végétales, que ce soit dans son potager actuel ou encore en aménageant un tout nouveau potager exclusivement composé de végétaux très protéinés, n’est pas réservé uniquement aux végétariens ou végétaliens; bien au contraire! « Ça permet d’abord et avant tout d’avoir une alimentation plus riche et, oui, de diversifier ses sources de protéines que l’on soit végane ou non », indique Emmanuel Bilodeau qui a particulièrement à cœur ce projet.
Pour aider le couple à entreprendre un tel projet, c’est Marie Thévard, experte en agriculture biologique et permaculture, qui a été désignée comme mentor. Son livre Le jardin vivrier est d’ailleurs une référence en autosuffisance et non-travail du sol. « Ce type de projet est simple à réaliser et à la portée de tous à plus ou moins grande échelle », spécifie-t-elle.
Étapes simples pour cultiver des protéines végétales
Pour réaliser un projet de jardin de protéines, comme pour tout autre type de jardin, c’est la planification qui prime. Quelques étapes préalables suffisent.
- Amorcer la planification dès l’automne.
- Bien définir ses objectifs : combien de personnes souhaite-t-on nourrir, veut-on faire de la conservation ou de la transformation?
- Choisir un emplacement adéquat : près d’une source d’eau, en plein soleil idéalement.
- Faire un plan du jardin en devenir : quels seront les végétaux qui s’y retrouveront?
- Analyser (en prélevant un échantillon, l’analyse est disponible en jardinerie) et travailler le sol* pour accueillir les plantations le printemps suivant.
- Acheter ses semences chez des semenciers québécois dès janvier lorsque les catalogues en ligne sont disponibles (les semences de chez nous sont à privilégier si l’on souhaite intégrer des végétaux qui résisteront bien à nos conditions climatiques).
*Bien que l’implantation première d’un jardin nécessite toujours un certain travail du sol, notamment pour retirer ce qui s’y trouvait (gazon, autres végétaux, roches, etc.) et l’enrichir de compost, Marie Thévard est adepte du non-travail du sol et ses conseils ont trouvé écho chez la famille Bilodeau-Cochrane : « Marie nous a enseigné comment faire pour minimiser nos tâches de désherbage et pour éviter d’avoir à faire des interventions au niveau de notre sol. Après avoir retiré tout ce qu’il y avait à retirer, on a d’abord placé du carton avant de le recouvrir avec notre sol mélangé à une bonne quantité de compost. On a ensuite ajouté une bonne couche de paillis organique (ex. feuilles mortes, paille, BRF, retailles de pelouse ou autre). Durant la saison, nous n’avons pas arrosé ni désherbé une seule fois! », explique Emmanuel Bilodeau.
Quels végétaux choisir
Plusieurs plantes potagères peuvent trouver leur place dans un jardin de protéines végétales. Par exemple :
- Sarrasin
- Avoine
- Quinoa
- Soya
- Haricots (variétés ancestrales à privilégier) nains ou grimpants
- Pois à soupe
- Pois chiches
- Lentilles
- Citrouilles à graines nues
L’important ici, c’est d’adapter ses choix à l’espace disponible. Il faut aussi bien lire les indications sur les sachets de semences pour savoir quand et comment planter (semis directs ou semis en intérieur, quand transplanter, etc.) et connaître le temps de maturation avant les premières récoltes. « Il est plus difficile de créer ce type de jardin en contenants, mais on peut très bien incorporer des plantes hautement protéinées dans nos plates-bandes de fleurs ou dès que l’on a un petit espace en sol », rapporte Marie Thévard.
Un jardin aux multiples bénéfices
Mis à part les bénéfices nutritifs qu’il procure, un jardin de protéines végétales favorise aussi des valeurs d’entraide, de partage et comporte un aspect éducatif pour toute la famille. « Et les légumineuses fraîches, ça n’a rien à voir comme texture et goût avec ce qu’on trouve au supermarché. En plus, en les faisant pousser, on économise sur nos achats et on a aussi le loisir de consommer moins de viande, ce qui représente une autre économie puisque les prix des aliments ont explosé ces dernières années », ajoute Emmanuel Bilodeau. À la fin de la saison, Marie Thévard conseille aussi de réserver une partie des récoltes pour conserver des semences à replanter la saison suivante.
Les protéines coups de cœur
Parmi leurs essais, Emmanuel Bilodeau recommande chaleureusement le haricot de Soissons. Une variété grimpante, précoce et très rustique dont la texture rappellerait celle du poulet. Il a aussi eu un coup de cœur pour les citrouilles à graines nues puisqu’il est ensuite possible de hacher les graines en petits morceaux et de les incorporer à différentes recettes.
Marie Thévard, quant à elle, a un faible pour le quinoa du Québec qui offre un très bon rendement et produit de belles grappes. Il est toutefois à noter que sa culture est plus difficile en région nordique.
Ces variétés sont disponibles chez la majorité des semenciers québécois qui possèdent une boutique en ligne ou vendent en jardinerie.
Pour en apprendre davantage sur ce projet et suivre les péripéties de la famille Bilodeau-Cochrane, la saison 4 de C’est plus qu’un jardin est diffusée les jeudis à 20 h sur Unis TV et en ligne sur TV5Unis.