La pollinisation, c’est le transfert de pollen des étamines (organes de reproduction mâles) au pistil (organe de reproduction femelle) d’une plante. Elle assure la fécondation et la production des graines et des fruits.
Transport du pollen
Le pollen est généralement transporté de fleur en fleur de l’une de deux façons suivantes. Par le vent, habituellement chez les plantes à floraison discrète, comme les grands arbres (pins, bouleaux, etc.) et certains autres végétaux, comme les céréales et la tristement célèbre herbe à poux. Ou par les animaux, majoritairement par les insectes (abeilles, papillons, syrphes et beaucoup d’autres), mais aussi par les colibris. La plante produit alors des fleurs voyantes ou parfumées pour attirer le pollinisateur et offre souvent du nectar et un peu de pollen en récompense. Quand l’animal va de fleur en fleur pour se nourrir, il prend du pollen en passant et le dépose sur la fleur suivante. Ainsi, la fécondation a lieu et les graines ou fruits suivent.
Importance de la pollinisation pour le jardinier
La pollinisation influence peu le jardinier s’il ne veut que de belles fleurs à admirer et des plantes à feuilles ou à racines comestibles à manger. Mais s’il veut des fruits ou des graines à consommer – ou des graines à semer pour l’année suivante – la pollinisation est très importante. Sans elle, il n’y a pas de fécondation, donc pas de fruits ou de semences.
Pollinisation croisée
Certaines plantes peuvent s’autopolliniser : un apport de leur propre pollen peut assurer la fécondation. Mais pour d’autres, le pollen doit absolument venir d’une autre plante de la même espèce. Pour beaucoup de fruitiers, notamment, il faut un autre cultivar à proximité pour assurer la fécondation et donc la production de fruits. C’est une protection de dame Nature contre la consanguinité! C’est le cas des pommiers, des camérisiers et de la plupart des poiriers, cerisiers et pruniers, par exemple, mais même les petits fruits théoriquement autocompatibles produisent mieux quand il y a un échange de pollen avec une autre variété.
Donc, quand vous plantez un fruitier, pensez toujours à planter deux variétés différentes de la même espèce. Et encouragez la pollinisation en cultivant abondamment de fleurs pour attirer les pollinisateurs.
Des fleurs unisexes
La plupart des fleurs sont dites « parfaites » : elles sont à la fois mâles et femelles. Mais pour certaines plantes, il y a des fleurs mâles et des fleurs femelles, soit sur la même plante ou sur deux plantes différentes. Les houx et les kiwis, par exemple, sont mâles ou femelles; il faut s’assurer de planter au moins un sujet mâle pour jusqu’à huit femelles.
Chez les cucurbitacées (courges, concombres, melons, etc.), la même plante produit des fleurs des deux sexes (plus de mâles que de femelles), mais encore faut-il qu’un insecte visite les fleurs et transporte le pollen. S’il fait froid, très chaud, s’il pleut ou s’il n’y a pas d’insectes pollinisateurs dans le secteur (peut-être à la suite de traitements insecticides), le jardinier doit « faire l’abeille ».
Comment polliniser ses fleurs soi-même
Il suffit d’insérer un petit pinceau ou un coton-tige dans une fleur mâle (facile à reconnaître, car elle n’a pas d’ovaire à la base) pour ramasser du pollen jaune, puis de l’enfoncer dans le centre d’une fleur femelle (elle aura un ovaire à la base), touchant ainsi au stigmate.
Chez la tomate, l’autopollinisation est possible, mais il faut quand même que la fleur soit brassée pour faire tomber le pollen sur le pistil. Sans bourdon pour faire vibrer la fleur, ou du moins du vent, il n’y aura pas de fruit. Et la situation est pire quand il fait très chaud, car le pollen est alors peu collant et il faut plusieurs visites pour assurer la fécondation.
Plus il y a du pollen qui atterrit sur le pistil de fleur, plus le fruit sera gros et bien formé. Donc, plusieurs jardiniers ne se fient plus aux insectes, mais font toujours l’abeille pour assurer une belle et abondante récolte!