Il y a évidemment les cerisiers sauvages indigènes qui poussent déjà sur le territoire et dont le bois est très prisé en ébénisterie, mais ce sont plutôt les cerisiers cultivés dont les fruits sont délicieux qui nous intéressent ici. Découvrons les trois catégories principales de cerisiers cultivés au Québec, à essayer dans votre jardin.
Quels cerisiers planter dans son jardin?
Les griottes
Les griottes sont parmi les cerisiers les plus rustiques (zone 3, voire zone 2) et leurs fruits acidulés font les meilleures tartes à la cerise! Également parfait en confiture ou infusé dans l’alcool, c’est un arbre fruitier à adopter.
Deux cultivars sont à recommander dans cette catégorie, car plus résistants: le ‘Montmorency’ et le ‘Evans’. En effet, ce cerisier qui peut prendre la forme d’un arbre ou d’un arbuste, est sensible au nodule noir, une maladie causée par le champignon Apiosporina morbosa.
Crédit: Pépinière ancestrale
Notez que les griottes sont autofertiles: il suffit donc d’un seul arbre pour obtenir une récolte.
Les semi-sucrés (ou semi-acides)
La série Romance, développée en Saskatchewan, produit des cerisiers naturellement nains (2,5 m) qui sont très rustiques (zone 2) et très prisés (cultivars ‘Romeo’, ‘Juliet’, ‘Cupid’, ‘Crimson Passion’, ‘Valentine’ et ‘Carmen Jewel’).
Essayez aussi le cerisier tomenteux (ou cerisier de Nankin, originaire d’Asie), un petit arbuste à la floraison spectaculaire, offrant une bonne résistance aux maladies et idéal comme brise-vent. Dans les deux cas, les fruits sont agréables et il faut au moins deux cerisiers Romance différents ou deux tomenteux pour assurer la pollinisation.
Les sucrés (bigarreau)
Cerisier moins rustique que les autres, il produit le fruit le plus agréable au goût (comme la cerise du supermarché). On le cultive en zone 5 ou en zone 4b bien protégé des vents (en ville par exemple). Il résiste mieux au nodule noir que les autres cerisiers, surtout les deux cultivars ‘Lapins’ et ‘Stella’, qui sont accessibles en plus d’être autofertiles.
Crédit: Pépinière ancestrale
Les cerisiers “chums”
Encore peu connus du grand public (mais plus pour longtemps!), leur surnom est une contraction de cherry-plum (prune-cerise). Résultat du croisement d’un cerisier et d’un prunier, ils sont naturellement nains.
Ce cerisier peut prendre la forme d’un arbuste ou d’un arbre (on lui donne sa forme en bas âge). Très précoce, à croissance rapide et possédant une bonne résistance aux maladies, le « chum » produit des fruits dès l’âge de trois ans!
Le fruit du cerisier « chum », qui rappelle celui des deux « parents », est plus gros qu’une cerise mais plus petit qu’une prune. Sa chair est mauve (cultivars ‘Manor’, ‘Sapa’, ‘Dura’, ‘New Oka’, etc.) ou jaune (cultivars ‘Opata’, ‘Convoy’, etc.).
Je vous recommande chaudement les cultivars ‘Manor’ et ‘Opata’, car leurs fruits sont parmi les plus sucrés!
Protéger vos cerisiers
Les oiseaux aiment autant les cerises que nous! Protégez votre cerisier des oiseaux à l’aide de filets à oiseaux afin de vous assurer de pouvoir en récolter.
Le cerisier pousse en plein soleil et dans un sol bien drainé. Évitez donc de cultiver vos cerisiers à des endroits où l’eau s’accumule après la pluie.
Choisissez un site à l’abri des gels printaniers tardifs. La floraison des cerisiers est hâtive et si les fleurs gèlent, adieu les belles cerises!
Vous aimeriez récolter des cerises très sucrées, mais vous n’habitez pas dans la bonne zone ? Cultivez un cerisier dans un pot de type Smartpot et mettez-le à l’abri tout l’hiver dans un endroit à température stable avoisinant 0°C. Vous ne disposez pas d’un tel endroit? Vous pouvez tout de même protéger votre cerisier de l’hiver. Couchez votre arbre en pot à l’horizontale, en prenant soin de le placer sur un contreplaqué ou un objet sec pour éviter que le cerisier ne touche directement le sol. Couvrez-le ensuite d’une toile hivernale, et placez l’arbre à un endroit bien enneigé tout l’hiver. Tôt au printemps, retirez la toile et relevez l’arbre. Le tour est joué, il ne reste qu’à récolter chaque année!
Les cerisiers demandent peu d’entretien. Faites la taille d’entretien après la floraison et surveillez l’apparition de nodules noirs (les premiers signes sont l’apparition de gonflements brun pâle sur les pousses tendres de l’arbre) pour éviter la propagation de la maladie au reste de l’arbre.
