C’est un sous-produit de l’industrie du bois : un matériel qui, autrement, aurait été brûlé ou jeté aux rebuts, mais qui s’est maintenant trouvé une deuxième vie. Donc, utiliser du paillis de cèdre, c’est un plus pour l’environnement. À condition bien sûr de savoir comment bien l’utiliser!
Quatre légendes urbaines au sujet du paillis de cèdre
Malgré sa popularité continue, plusieurs rumeurs circulent sur l’Internet qui donne une réputation sinistre aux paillis de cèdre. Dévoilons la vérité derrière ces légendes urbaines.
La couleur dans le paillis de cèdre est toxique pour les plantes
D’après cette croyance, le paillis de cèdre coloré (paillis rouges, bruns, noirs, etc.) serait toxique aux végétaux. Certains prétendent même que la teinture utilisée pour colorer le paillis est à base de goudron! En fait, la teinture utilisée est d’origine végétale et nullement toxique pour les plantes. D’ailleurs, les particules de paillis exposées au soleil perdent leur coloration après environ un an sous l’influence des rayons ultra-violets, prenant la teinte grise du vieux bois. Il faut donc râteler le paillis de couleur annuellement pour enterrer les fragments pâlis et faire monter à la surface les fragments encore colorés.
Si jamais cette teinture vous fait encore peur, sachez que vous trouverez facilement du paillis de cèdre naturel, donc non teint. Vous pouvez aussi décider d’opter pour un autre type de paillis parmi l’éventail offert sur le marché.
Le paillis de cèdre peut prendre feu
Soyons logiques, si le paillis de cèdre prenait feu spontanément, il y aurait une foule d’incendies tous les ans, car ce produit est utilisé dans un vaste nombre de jardins. Donc, non, cela n’arrive pas, mais pas du tout!
Par contre, il est vrai que le paillis de cèdre, comme tous les paillis, est un produit dérivé de végétaux et donc inflammable. Ainsi, lancer un mégot de cigarette sur du paillis, surtout s’il est très sec (c’est rarement le cas avec du paillis en contact avec le sol) est une très mauvaise idée. Mais alors, on peut dire la même chose de nos plantes de jardin, des gazons, des forêts, des poubelles, des autos aux fenêtres laissées ouvertes et même des maisons elles-mêmes. Beaucoup d’objets et de produits partiraient en feu si quelqu’un devait y lancer un mégot de cigarette allumée!
Il faudrait plutôt insister auprès des fumeurs pour qu’ils ne lancent pas leurs mégots n’importe où. D’abord, jamais par terre (des centaines d’incendies d’herbe et de forêt sont allumées annuellement par des mégots lancés d’une auto en mouvement!) et… quelle idée de penser qu’une belle jardinière ou une boîte à fleurs décorée d’un joli paillis de cèdre puissent ressembler le moindrement à un endroit où il serait acceptable d’écraser une cigarette! Les fumeurs devraient toujours éteindre leurs cigares et cigarettes dans un cendrier ou autre contenant étanche, et cela, non seulement pour des raisons de sécurité publique, mais par simple respect pour l’environnement et pour leurs concitoyens.
Par mesure de sécurité, voici le principe appliqué en Californie où, à cause du climat très aride, le risque de feux de paillis est énormément plus grand qu’au Québec. On demande tout simplement aux citoyens de laisser une bande de 45 cm libre de paillis autour des édifices. Simple, mais efficace!
Le paillis de cèdre rend le sol acide
Cela paraît logique, car les cèdres (différents conifères à écorce rougeâtre) ne poussent-ils pas souvent dans les sols acides? Oui, mais… ce n’est pas le cèdre qui rend le sol acide, mais la roche-mère et les conditions environnementales locales. Des études sérieuses démontrent que les paillis n’influencent pas le pH du sol, ni vers l’acidité ni vers l’alcalinité, même après des décennies d’utilisation.
Le paillis de cèdre est toxique pour les plantes
On invoque alors l’allélopathie du cèdre, c’est-à-dire quand le cèdre inhiberait la croissance d’autres organismes en sécrétant des substances chimiques nocives ou toxiques. Et il est vrai que le paillis de cèdre dégage une odeur que nous jugeons agréable, mais qui repousse certains insectes (certaines fourmis, notamment), du moins pendant la première année de son utilisation, après quoi l’huile qu’il dégage s’évapore et n’offre plus cet effet. Mais il n’y a aucune preuve qu’elle nuise aux plantes, sinon auprès de très jeunes semis… et le paillis de cèdre n’a jamais été recommandé pour utilisation avec les semis de toute façon.
Avantages du paillis de cèdre
Si l’on efface les mythes qui l’entourent, on découvre que le paillis de cèdre n’est pas seulement ornemental, mais en fait bénéfique à nos plantations. Quand on l’applique correctement, soit une épaisseur de 7,5 à 10 cm sur une surface préalablement désherbée, il réduit la germination des mauvaises herbes, aide à garder le sol plus frais et plus humide, réduit les besoins d’arrosage, minimise les soubresauts de température aux racines, isole contre le froid l’hiver, limite la compaction du sol, réduit les maladies foliaires et garde les plantes plus propres.
Multiples usages du paillis de cèdre
Cela dit, ce paillis est surtout destiné aux plantations permanentes (arbres, arbustes, conifères et vivaces) et aux utilisations ornementales et paysagères (sentiers, pentes, aires de jeu, rocailles, etc.), car il dure de nombreuses années.
Meilleur paillis pour le potager
Le paillis de cèdre n’est pas le meilleur paillis pour le potager et la plate-bande d’annuelles, où l’on fait beaucoup de semis et de repiquages, car il se décompose très lentement et pose alors des problèmes aux jeunes plants si jamais ses grosses particules se mélangent à la terre, ce qui est inévitable si on la retourne fréquemment. Pour ces utilisations, mieux vaut utiliser un paillis qui se décompose rapidement, comme les feuilles d’automne déchiquetées, les résidus de tonte, la paille ou le compost.
Le paillis de cèdre : toujours un grand ami des jardiniers!
Par : Larry Hodgson