Conserver ses semences favorise aussi l’échange avec les voisins et amis, accroissant ainsi l’accessibilité à des variétés différentes.
Les bonnes raisons de récolter ses semences
Chaque plante étant différente, il y a certaines variables à prendre en compte quand on veut récolter ses semences.
Obtenir des légumes à son goût
La récolte de semences vous permet de préserver les caractéristiques favorites de vos légumes. Vous souhaitez obtenir des poivrons hâtifs ? Récoltez les semences du plant le plus hâtif de votre potager pour favoriser la transmission de ce gène aux générations futures. Les possibilités sont infinies !
Cultiver des plantes résilientes
Les plantes développent des mécanismes de survie adaptés spécifiquement à leur environnement de croissance et les transmettent aux prochaines générations. Lorsque nous récoltons les semences d’une plante qui a poussé dans notre jardin, nous nous assurons d’avoir des plantes qui sauront répondre aux stress spécifiques de notre environnement.
Préserver la biodiversité
En récoltant ses propres semences, chacun de nous devient gardien de la biodiversité. Ce faisant, nous conservons le patrimoine génétique de semences provenant de variétés peut-être moins disponibles sur le marché et accroissons la diversité dans nos jardins et nos assiettes.
Ce qu’il faut savoir avant de récolter les semences
Chaque plante étant différente, il y a certaines variables à prendre en compte quand on veut récolter ses semences.
Semences hybrides VS à pollinisation libre
Il est important de savoir si votre plant de légume ou de fleurs provient d’une semence hybride ou à pollinisation libre. Les hybrides peuvent offrir de nombreux avantages aux producteurs, mais leurs gènes ne sont pas stabilisés. Cela veut dire que la semence conservée d’un légume hybride ne donnera pas nécessairement un légume similaire au parent. Cela n’est pas négatif en soi si nous ne tenons pas à obtenir le même légume, mais si nous voulons obtenir un légume similaire au parent, il faut choisir des semences à pollinisation libre.
Le cycle de reproduction des plantes
Il est possible de regrouper le cycle de reproduction des plantes en trois grands groupes : les annuelles, les bisannuelles, et les vivaces. Il est fortement conseillé de commencer avec les plantes annuelles, c’est-à-dire les plantes qui produisent des semences la première année. Les bisannuelles sont des plantes qui ne produisent de semences que la deuxième année. Avec le climat québécois, la production de semences des bisannuelles s’avère plus ardue (quoique très amusante), car elle nécessite plusieurs étapes supplémentaires pour s’assurer que les plantes complètent leur cycle. Les vivaces, quant à elles, sont des plantes qui repoussent chaque année. Il n’est donc pas nécessaire de récolter des semences de ces plantes à moins que vous ne vouliez augmenter le nombre de plants déjà présents au jardin !
Le mode de reproduction
Est-ce que le plant a besoin d’autres compères pour produire des semences (fleurs imparfaites) ou est-ce qu’il se reproduit par lui-même (fleurs autofécondes) ? Est-ce que ses fleurs sont pollinisées par le vent (anémogame) ? Par les insectes (entomogame) ? Des grands mots, mais ne vous laissez pas décourager, la littérature présente dans les livres et sur Internet vous permet de départager toutes ces informations en un tour de main.
La maturité des semences
Le moment de la récolte des semences n’est pas toujours le même que pour la consommation. Il est bien important de reconnaître les signes démontrant que les embryons sont arrivés à maturité. L’observation est primordiale dans la récolte des semences et un des éléments les plus captivants de cet art !
L’isolation
Ce paramètre est un peu moins important lorsque nous souhaitons conserver des semences pour notre simple plaisir, mais il est tout de même nécessaire à comprendre, car il est une notion de base pour les producteurs semenciers. Il faut savoir que les variétés d’une même espèce peuvent se polliniser entre elles et ainsi venir altérer les caractéristiques spécifiques à leur variété. C’est ce qu’on appelle la pollinisation croisée. Si vous voulez éviter un tel phénomène, il est important de respecter la distance minimale nécessaire entre deux variétés. Sinon, il n’est pas nécessaire de s’en préoccuper, mais sachez que votre légume de la prochaine génération risque d’avoir des caractéristiques des variétés voisines ! Cela fait de belles découvertes !